Je revient – avec un peu de distance, mais la vie se déroule à une vitesse folle pour moi en ce moment – sur mon rendez-vous lunaire du 4 septembre.
J’étais seule à la maison ce soir-là, une fois le lutin confié aux bras de Morphée. Il faisait assez frais dehors, déjà bien noir, et je n’avais rien préparé. Un instant, j’ai envisagé de ne pas sortir, voire de ne rien faire, un peu lasse et tentée de rejoindre mon lit bien chaud.
Mais l’instant d’après, à peine cette pensée formulée, j’ai ressenti le besoin pressant de sortir quand même, d’honorer ce rendez-vous. L’énergie, l’envie me sont revenues d’un seul coup. J’ai décidé de faire simple, et n’ai pris que la vasque, un peu d’eau et le bougeoir lunaire avec une bougie en cire d’abeille. Au moment de sortir, j’ai croisé des yeux dans l’entrée une petite plume que mon fils avait ramené un peu plus tôt et déposé précautionneusement, et je me suis dit qu’en la prenant, je l’associerai à ma démarche et j’honorerai son respect croissant des choses vivantes et de la nature.
Le ciel était dégagé, la lune haute et bien pleine. Je suis allée m’installer à l’arrière de la maison, au calme, dans un endroit dégagé d’où je voyais bien la dame de la nuit. Là, j’ai déposé ma vasque, posé le bougeoir bien au centre, et versé l’eau lentement. Feu et eau, purification. Lumière sur le miroir liquide.
Je suis restée un instant en silence, assise sur l’herbe fraîche, et j’ai entamé la conversation, car c’est bien de cela qu’il s’est agi, avec la Lune. Je n’avais nulle prière à formuler, pas de requête, pas de poème préparé, juste le besoin de lui exprimer ma gratitude pour les dons reçus, la vie, l’épanouissement, le sentiment que tout progresse, mon désir aussi d’aimer toujours plus, de donner, de créer… Je lui ai parlé comme à une amie un peu âgée, de bon conseil, ou mieux, une grand-mère, une aïeule d’expérience, avec toute la déférence et le respect que cela suppose, mais sans chichi non plus, avec simplicité et sincérité en somme. Je l’ai ressentie comme l’œil de la Déesse posé sur moi, et je lui ai ouvert mon cœur , lui parlant de ma vie, de mon fils, de ma petite déjà si vivante, de mes projets, mes espoirs. Je me suis sentie gonflée d’amour, réchauffée, entourée.
Puis j’ai saisi l’opportunité d’une offrande un peu particulière, un essai de formulation de la Prière des Druides en celtique ancien. Je n’avais pas encore réussi à la mémoriser, donc je l’ai lue à la lueur de la bougie, mais par rapport à mes essais précédents, les mots et la prononciation me sont venus tout seuls, naturellement, comme si j’étais enfin au bon endroit, au bon moment. Du coup, je l’ai redite une deuxième fois, juste pour le plaisir de sentir les mots rouler dans ma bouche et les partager avec la Lune bienveillante.
Enfin, est venu le moment d’un au revoir un peu ému, pour clore ce moment de partage et de calme. Moucher la bougie, vider l’eau au pied de l’arbre le plus proche, saluer la Dame avec la grâce un peu gauche des femmes enceintes, et rentrer dans la chaleur du foyer, le sourire au cœur. Tout simplement.
Pour ma part, j’ai toujours dit que la simplicité, ce qui est dit du fond du cœur, de toute son âme, est la meilleure façon de s’exprimer ou de communiquer avec les Dieux, la Nature…
Moi je te dis, bravo de pouvoir t’exprimer aussi aisément, selon le ressenti du moment.
Et aussi bravo pour la prière des Druides en celtique ancien ! J’aurais bien aimé t’écouter… 🙂
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